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Je me rappelle le doux souvenir d’une époque ou mon cœur et mon esprit étaient pleins de rêves tous plus fous, plus audacieux et plus insensés (finalement) les uns que les autres.
J’ai longtemps cru qu’il suffisait de rêver et d’y croire pour que ce soit un jour réalisable mais bien entendu les évènements qui ont peuplé ma courte vie de rêveuse m’ont appris à modérer mes ambitions ensuite à restreindre mes envies au stricte minimum car bien sur” à défaut de grives on se contente de merles ” et puis comme dit un dicton bien de chez nous “il faut tjrs voir plus petit que soit” pour (je présume) mieux supporter l’échec et adhérer plus facilement à la médiocrité.
Aujourd’hui je suis mère de famille et mes ambitions ainsi que mes rêves ont laisser place à l’obligation et au sacrifice pour permettre à mes enfants de réaliser leurs propres rêves ; malheureusement, lorsque je demande à ma fille ou à mon fils ce qu’ils veulent faire plus tard, ils n’arrive pas à l’exprimer, ou plutôt leurs aspirations sont tellement prévisibles et stéréotypées que je n’ai pas de peine à deviner : je veux un portable de telle génération, de préférence polyphonique avec écran couleur et appareil photo incorporé, ou encore le dernier né des mp3 (ou mp4) et le plus important pour eux est d’être comme tout le monde, surtout ne pas se faire remarquer par des fringues différents ou un aspect différent, en somme ressembler au modèle que les sociétés de consommation nous imposent.
Vous devez penser que ceci n’a rien à voir avec mes pensées premières, détrompez vous car après le phénomène du préfabriqué, du prêt-à-porter, du prêt-à-manger, nous assistons à l’aire du “prêt à penser”.
De nos jours nos enfants ne savent plus rêver et ça c’est grave ! Leurs premiers pas dans la vie sont déjà dictés et leurs ambitions influencées et faussées. La société a fait d’eux des produits normalisés, stérilisés de toutes inspirations personnelles et prêts à être insérés dans le moule social. Ce que j’appelle ici le prêt à penser est une forme d’embargo intellectuel ou une séquestration de la libre pensée que l’on subit quotidiennement sans s’en rendre compte. A l’ère ou le multimédia et l’électronique sont omniprésents, nous avons à peine le temps de lire et nous n’en ressentons même plus le besoin, c’est tellement plus facile de faire une recherche sur le net ! Résultat nous ingurgitons une tonne d’informations et nous n’avons plus besoin de faire l’effort d’une recherche personnelle. Plus besoins d’avoir l’esprit critique, tout est déjà critiqué et disserté. Nous subissons les réflexions des autres et nous avons rarement la possibilité de nous en protéger. Qu’en pensez vous ?
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